Objectifs immodérés




Ce site a d'effrayantes ambitions : il a l'audace de revendiquer l'égalité femme-homme.

D'abord, voici ce qu'il n'est pas : il ne donne pas de recettes de cuisine, de régimes miracles, d'injonctions à l'orgasme, de conseils maman, bébé, mariage, mode, beauté, futilité. Il ne vous impose pas un impossible diktat physique et comportemental, sous peine de ne pas être une vraie femme. Il ne vous dira pas comment vous habiller, comment vous déshabiller, comment vous protéger du risque de viol en sortant accompagné, sans boire, (équipée électroniquement si possible), il ne vous donnera ni couvre-feu ni conseils pour plaire aux hommes ou simuler vos orgasmes pour faire plaisir quand on en a pas. Il ne parlera pas de Mars et de Vénus, de désir passif ou actif. Il ne perpétuera pas la légende du "cri de l'utérus" (instinct maternel naturel) , cette épée de Damoclès des Mademoiselles qui, après quelques années volages de liberté et d'ambitions personnelles entre 20 et 30 ans (au mieux), tire sur la laisse des destins féminins  ––  quelques monstruosités de la nature existent toujours (10% des femmes restées sans enfant en France, 30% aux USA) mais bon, hein, c'est un choix (égoïste, hum hum...salope...hum hum...éternelle ado...grrroom).  

En s'abstenant de faire ça, il agit déjà, contre l'oppression et la violence du patriarcat, les stéréotypes de genre qui réduisent les femmes à des objets de désir phallique, à des épouses qu'on possède et à des mères qu'on enferme.
Ce qu'il souhaite faire : donner à voir des pans ignorés voire niés de la réalité [une rubrique "chiffres", incontestable car appartenant au régime de la "preuve scientifique", seul argument acceptable– avec moult grognements– chez les fronts étroits, sera régulièrement mise à jour] , provoquer une prise de conscience féministe chez ces lectrices et lecteurs, expliquer et analyser les conditions de production des stéréotypes et leurs fonctions, la construction du "genre", les principes et le fonctionnement de la domination masculine, les causes des inégalités professionnelles, de la précarité économique des femmes et des violences de toutes sortes. Il soutient le droit absolu et sans réserve à l'IVG, le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes et de leur corps, et lutte contre sa criminalisation par des discours culpabilisants.  
Il souhaite désolidariser le féminisme des discours racistes qui l'instrumentalisent. On peut légitimement s'étonner, sans être accusé.e de paranoïa de voir ces hommes blancs, hétérosexuels, se préoccuper soudainement et avec poigne et activités législatrices du destin des femmes voilées, se posant, de gré ou de force, en hérault de la libération des femmes. Une citation dans un article de Mona Chollet fait réfléchir: « Les musulmans semblent éprouver un sentiment de puissance virile à voiler leurs femmes, et les Occidentaux à les dévoiler », écrivait l’essayiste marocaine Fatema Mernissi  (Le Harem et l’Occident, Albin Michel, 2001). C'est que la violence psychique ou physique n'est pas le fait des "barbares" et des "envahisseurs", mais bien soutenue par notre système patriarcal pur souche, cette charmante galanterie à la française, ces troussages de domestiques par des hommes politiques puissants, ces baisers volés dont on se lave les mains, assuré de notre impunité par le blanc de notre peau.
Enfin, il s'agit de rappeler que la "fin de l'histoire féministe" proclamée n'est qu'un moyen de mettre en sourdine le combat féministe, soit disant dépassé, castrateur, excessif, au profit d'un féminisme médiatiquement respectable, qui est une façon douce et rampante de nous faire taire en nous accordant le minimum. Le mépris des politiques et des médias pour notre lutte a largement contribué à reconduire inégalités et violence

Oui, les ambitions de ce site sont énormes. Ajoutons que la parole d'une femme est souvent moins bien écouté, prenant le risque d'être réduite à son sexe voire sa sexualité (frustrée, hystérique, mal-baisée, lesbienne...). Les femmes politiques en sont souvent victimes, critiquées non pas les idées qu'elles ont, mais parce qu'elles sont des femmes dans un monde d'hommes, bref, des femmes publiques

Ca va être dur, et ils sont nombreux, alors préparez-vous à lutter. 

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